Communiqué du Collectif La Pétroleuse
La réponse est tombée petit à petit, d’abord par un courrier des propriétaires, puis par la presse qui nous annonçait hier soir une probable requête unilatérale.
Notre occupation est « illégale », « unilatérale » : en bref, et c’est la réponse habituelle rétorquée à toute initiative de libération dans nos sociétés, « nous n’avons rien à faire ici ».
C’est ce qui est dit à coup de fusils aux manifestants de la Place Tahrir qui luttent contre la toute nouvelle démocratie militaire, c’est ce qui est dit aux sans-abris qui n’ont plus qu’une gare à habiter, c’est ce qui est dit aux sans-papiers qui ont tout fuit et qui auront encore plus à fuire, c’est ce qui est dit aux mouvements sociaux du monde dégagés à coup de gazs poivrés sans qu’aucun pouvoirs ne les écoute, sous prétexte qu’ils n’ont « rien à faire là ».
À la direction de la FGTB, comme à toute autre direction : on ne s’est pas posé la question de ce qu’on pouvait faire, on ne s’est pas dit qu’on pouvait créer un autre lieu, jouer d’autres musiques, montrer d’autres films, créer un autre mouvement. On s’est tout juste posé la question de ce qu’on ne pouvait pas faire.
Nous on s’est posé la question : étudiants, chômeurs, salariés, immigrés ou indigènes, avec ou sans logements, exploités par un travail ou par le chômage. On s’est dit qu’on avait toute une ville à habiter, tout un monde à abattre et toute une société à construire. Qu’on avait à faire table rase du présent.
Du coup, on vous appelle vous : la base syndicale, les résistants de toujours, tous ceux qui habitent là où c’était auparavant vide, ceux qui luttent contre les frontières, les anticapitalistes. On a besoin de vous pour faire vivre le lieu, pour dormir ici dimanche soir après la soirée, et pour défendre ce lieu lundi.
Rendez-vous ce soir dés 20h pour des films et de la musique,
Rendez-vous demain pour encore de la musique,
Rendez-vous dés maintenant et jusqu’à la fin de l’occupation pour défendre ce lieu.